L'EGLISE DE CHAPAIZE
Placée sous le vocable de Saint Martin, l'église de Chapaize possède des caractéristiques des constructions du premier art roman méditerranéen. Comparée aux édifices bourguignons de son époque, elle se distingue par son plan (trois nefs), ses dimensions (35m x 13m), son décor (arcatures et bandes lombardes), ses énormes piliers ronds (4,5m de circonférence) et son très haut clocher (35m) qui rappelle les campaniles de Lombardie.
Elle fut construite dans la première moitié du XIème siècle par une équipe de maçons lombards à la demande des abbés bénédictins de Saint Pierre de Chalon, alors en rapport avec l'abbé Guillaume de Volpiano, bâtisseur d'abbayes, tant en France (Saint Bénigne de Dijon) qu'en Italie.
Depuis le début de sa construction, vers 1030, jusqu'au XVème siècle, l'église a subi quelques remaniements :
Dans les années 1150, destruction de la voûte primitive, en plein cintre, qui écarte dangereusement les murs de la nef et menace de s'effondrer comme celle de l'abbatiale de Cluny en 1125. Le clocher est alors étayé de contreforts et la voûte reconstruite en berceau légèrement brisé, de même que le mur Nord est épaulé à l'extérieur par des contreforts.
Début du XIIIème siècle, reconstruction d'un chevet du même modèle que celui de l'église voisine de Lancharre.
Fin du XIVème siècle, modification des toitures originellement couvertes de tuiles rondes et remplacement de celles-ci par des lauzes, ce qui a obligé à tripler la pente des toits et à condamner les fenêtres hautes de la nef.
Durant la deuxième moitié du XXème siècle, d'importantes réparations ont été entreprises, entre autres, toutes les toitures avec la réouverture des fenêtres hautes de la nef.
Toutefois, on peut imaginer l'élancement du clocher lorsqu'il n'y avait pas de contreforts et qu'une même toiture en tuiles couvrait chaque côté jusqu'à l'absidiole.
A côté de l'église, un prieuré dont il ne reste plus rien avait été construit. Il a servi vraisemblablement de noviciat des moines bénédictins de l'Abbaye Saint Pierre de Chalon jusqu'à la fin du XVIème siècle.
Indépendamment du prieuré, il y avait sur les terres de Chapaize une paroisse dépendant de l'évêché de Mâcon. Il existait une chapelle Saint-Léger qui servait d'église paroissiale ; celle-ci a disparu au début du XIXème siècle.
La cure, elle, fut agrandie et restaurée en 1740. C'est là qu'habita l'abbé Nicolas Genost de Laforest, curé de Chapaize de 1751 à 1783 et immortalisé sous le nom de l'abbé «Duverger » par les nouvelles du marquis de Foudras « Pauvre défunt Monsieur le curé de Chapaize » et les « Hommes des Bois »
Après la révolution, l'abbé Genillon fut nommé curé de Chapaize en 1803, il était l'un des trois acquéreurs de l'abbaye de Cluny qu'il démantela pour en vendre les pierres. C'est lui qui apporta dans l'église de Chapaize le maître-autel actuel, d'époque renaissance, qui était dans la « chapelle des morts » de l'abbaye
Saint Martin patron de l'église de Chapaize
Cet européen avant l'heure, symbole de la valeur universelle du partage, naquit en 316 à Savaria en Pannonie, (actuelle Hongrie) de parents païens. Il passa sa jeunesse à Pavie, en Italie, où son père était militaire dans l'armée romaine. Vers l'âge de quinze ans, il fut enrôlé de force dans l'armée romaine, et fit son service dans la cavalerie.
En 337, en garnison à Amiens, il partagea la moitié de son manteau pour la donner à un pauvre qui mourait de froid. Il eut alors la révélation de la foi et se convertit au christianisme
En 356, à Worms, en Allemagne, il obtint l'autorisation de quitter l'armée.
Il se mit alors au service d'Hilaire, évêque de Poitiers, qui le forma et lui confia la fonction d'exorciste. Parti retrouver ses parents dans sa Pannonie natale, il convertit sa mère ; mais son père refusa.
Il s'installa ensuite à Milan, pour essayer de retrouver Hilaire, alors en exil.
Chassé de Milan, il partit s'isoler pour un temps sur l'île de Gallinaria, sur la côte ligure. Puis il revint en France pour rejoindre Hilaire ; sur les conseils de celui-ci, Martin s'installa comme ermite près de Poitiers et fonda le monastère de Ligugé, premier monastère d'Occident.
Enlevé par les Tourangeaux qui voulaient en faire leur évêque, Martin fut élu évêque de Tours le 4 juillet 371. Il créa le monastère de Marmoutier, et fonda les premières églises rurales de la Gaule.
Saint Martin mourut le 8 novembre 397 à Candes-Saint-Martin et fut enterré le 11 novembre à Tours.
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Bourgogne médievale
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