L'ÉGLISE DE BRAY

L'ecclesia Beati Quintini (église Saint Quentin) est déjà mentionnée comme faisant partie de l'évêché de Mâcon, au début du XIe siècle. La date de sa construction n'est cependant pas connue avec précision.

La nef de l'église, naguère plafonnée, laisse maintenant voir sa charpente, composée de poutres neuves, mais d'apparence ancienne. Cette partie de l'église est également romane, probablement du XIIe siècle.

Trois inscriptions figurent dans cette église, deux du XVIe siècle sur le mur nord de la nef, la troisième, du XVe siècle, sur la voûte en cintre brisé qui sépare le choeur de la nef. Elles ont été placées là en l'honneur de la famille Desbois qui occupa des fonctions importantes du XVe au XVIIe siècle, à Mâcon, à Dijon et même auprès du Roi.

En pénétrant plus avant, on se trouve sous une arcade en plein cintre, à la base de laquelle se trouvent des colonnes massives qui semblent ne pas la soutenir. Les chapiteaux du XIe siècle sont sculptés de feuilles; on y distingue encore des restes de peinture. Leur partie supérieure, est composée de manière originale de torsades et de denticules. Cette partie de l'édifice pourrait bien être antérieure à l'an mil ou construite avec des matériaux empruntés à une construction plus ancienne.

Plus avant encore, c'est le chœur formé d'une travée voûtée en coupole sur trompes, avec des arcs en plein cintre appliqués aux murs latéraux. L'ensemble est éclairé d'une fenêtre au nord et d'une autre à l'Est. Ce chœur est à chevet plat, disposition exceptionnelle dans les églises du Mâconnais.

Le clocher de l'église présente la particularité de ne pas être placé sur la coupole, mais en avant de celle-ci, c'est à dire vers l'ouest. Il est couvert de tuiles bourguignonnes.

Le toit de l'église, comme le montre une photographie des années 20, était à cette époque couvert en laves. Pendant plus de cinquante ans, on l'a vu avec des tuiles bourguignonnes. C'est une restauration récente et de très bon goût qui lui a permis de retrouver son toit en pierres.

Le mobilier comprend le retable du maître autel qui, selon un procès-verbal de visite du 21 octobre 1736, « est de bois noyer avec deux colonnes torses travaillées en sculpture... ». De part et d'autre de l'autel, des niches en plein cintre sont là pour accueillir deux statues ; l'une représentant un évêque porte au dos la date de 1668 et la signature de Thomae Cointet ; l'autre représentant la Vierge Marie est vraisemblablement de la même époque. Ces statues d'un grand intérêt artistique ont, pour des raisons de sécurité, été confiées provisoirement à l'église de Cormatin, où elles ont trouvé un accueil bienveillant. La fenêtre qui s'ouvre à l'Est devait être autrefois en partie masquée par un tableau de Saint-Quentin, dont l'encadrement subsiste et que mentionne le procès-verbal de 1736.

On peut voir, dans la nef et de part et d'autre de l'entrée de la voûte en cintre brisé, ainsi décrits par le même document de 1736: « deux retables à colonnes cannelées bois chesne dont le couronnement est cintré ». Les tableaux placés à l'origine dans ces retables ont disparu et ont été remplacés par deux statues, l'une d'une Vierge à l'Enfant, l'autre de Saint-Quentin. Ces statues dateraient de la première moitié du XIXe siècle.

L'église de Bray, placée sur un promontoire, exerce un attrait certain sur les nombreux touristes qui parcourent la Bourgogne. Malheureusement, les travaux, exécutés en 1990 et mentionnés plus haut, n'ont pas été effectués dans les règles de l'art. Des désordres sont très vite apparus ; des laves ont glissé, ce phénomène menaçant l'ensemble de la toiture. Ceci a conduit le Maire de Bray à prendre en 2005, un arrêté de péril. L'accès à l'église est maintenant interdit. Des actions en responsabilité ont été engagées contre les assureurs. Il est à craindre que la situation actuelle ne se prolonge pendant des années.