L'EGLISE DE BLANOT

L'église de Blanot, édifiée durant la première moitiè du XIème siècle et dédiée à St Martin est une église du premier art roman méditerranéen. Elle fait suite à la première église donnée par les sires de Brancion en 927/930 aux moines de Cluny et bâtie sur une ancienne nécropole mérovingienne.

De l'extérieur, l'église est remarquable par son clocher élancé de 22 mètres, signe le plus sensible de l'influence de l'abbaye de Cluny. L'uniformité des parements extérieurs est rompue par un feston d'arcatures et de bandes lombardes, ce qui donne de l'élégance au clocher.

A l'étage supérieur, une corniche encore visible supportait la base du toit. Cet étage été ajouté à l'époque gothique, avec deux larges fenêtres ouvertes sur chaque face.

La toiture du clocher en pyramide écrasée de lauzes est soulignée par une corniche de modillons en encorbellement qui fait penser à l'existence antérieure d'une galerie avec mâchicoulis ou hourdis permettant le guet lors des guerres, comme à St Hippolyte ou à Sercy. La toiture de la nef en lauzes doit être restaurée.

A l'intérieur, on découvre une nef unique qui a retrouvé sa charpente apparente depuis la restauration de 1981. Cette charpente supporte les quelques dizaines de tonnes du toit de lauzes. Comme le note Jean Virey : « La nef n'a pas de porte dans la façade dont le mur est plein ; cela arrive quelquefois dans les églises dépendant d'un prieuré, comme à Uchizy. »

L'entrée se fait par le côté sud ; l'entrée nord a été obturée après 1885. Côté sud, les deux fenêtres n'ont au vitrail que 20 cm de largeur avec un ébrasement pratiqué de l'intérieur, ce qui constitue une caractéristique d'ancienneté.

En montant deux marches, on accède au choeur et les constructeurs romans d'origine lombarde ou locale ont eu recours au procédé des trompes pour passer du plan carré de la travée au plan circulaire de la coupole supportant le clocher. Deux petites baies au nord et au sud (cette dernière donnant sur la sacristie) éclairent la travée.

En montant encore deux marches, on accède à l'abside en hémicycle, aux murs épais d'un mètre, voûtée d'un cul de four en plein cintre. Trois baies l'éclairaient à l'origine. Il n'en demeure qu'une à gauche, l'autre à droite étant en partie masquée par la sacristie qui a été rajoutée en 1830.

Pour le mobilier, il faut remarquer le maître-autel qui date de la fin du XVIIIème siècle et les deux autels latéraux, avec à gauche une statue de la Sainte Vierge en bois doré et à droite une statue de Saint Martin, de style baroque.

Au fond, on trouve encore un confessionnal à deux éléments (loge du prêtre et renfoncement destiné au pénitent ). Au milieu du côté nord, la chaire à prêcher datant de 1832 est hexagonale avec des panneaux lambrissés de type néo-classique.

Saint Martin patron des églises de Blanot

Cet européen avant l'heure, symbole de la valeur universelle du partage, naquit en 316 à Savaria en Pannonie, (actuelle Hongrie) de parents païens. Il passa sa jeunesse à Pavie, en Italie, où son père était militaire dans l'armée romaine. Vers l'âge de quinze ans, il fut enrôlé de force dans l'armée romaine, et fit son service dans la cavalerie.

 En 337, en garnison à Amiens, il partagea la moitié de son manteau pour la donner à un pauvre qui mourait de froid. Il eut alors la révélation de la foi et se convertit au christianisme

En 356, à Worms, en Allemagne, il obtint l'autorisation de quitter l'armée.

Il se mit alors au service d'Hilaire, évêque de Poitiers, qui le forma et lui confia la fonction d'exorciste. Parti retrouver ses parents dans sa Pannonie natale, il convertit sa mère ; mais son père refusa.

Il s'installa ensuite à Milan, pour essayer de retrouver Hilaire, alors en exil.

Chassé de Milan, il partit s'isoler pour un temps sur l'île de Gallinaria, sur la côte ligure. Puis il revint en France pour rejoindre Hilaire ; sur les conseils de celui-ci, Martin s'installa comme ermite près de Poitiers et fonda le monastère de Ligugé, premier monastère d'Occident.

Enlevé par les Tourangeaux qui voulaient en faire leur évêque, Martin fut élu évêque de Tours le 4 juillet 371. Il créa le monastère de Marmoutier, et fonda les premières églises rurales de la Gaule.

Saint Martin mourut le 8 novembre 397 à Candes-Saint-Martin et fut enterré le 11 novembre à Tours.

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