Jésus est présent avec toute sa vie d’homme, avec son corps…il a
un visage, il a des vêtements ; il s’approche des autres et même
il les touche ; il est aussi un homme en relation : il demande à
Pierre, Jacques et Jean de l’accompagner. Il est un homme inscrit
dans une histoire humaine, l’histoire du peuple de Dieu : il y a
Moïse et Elie qui représentent toute cette longue histoire. Il
parle, il annonce. Un être qui a un corps, des sens, qui est en
relation, qui s’inscrit dans une histoire, qui parle… c’est
vraiment un homme avec toutes ses dimensions.
Mais cet homme se présente également comme Dieu… Evidemment c’est
difficile de le dire, de le montrer… alors des images fortes
sont employées : ça se passe sur une montagne comme pour Moïse, le
lieu où Dieu habite ; il y a la lumière, la transfiguration
de son visage, des vêtements blancs ; il y a la nuée lumineuse, la
crainte et la parole venue de cette nuée : « Celui-ci est mon Fils
bien-aimé ; en qui je trouve ma joie : écoutez-le. » C’est
vraiment lui le Fils Bien-aimé de Dieu, le Fils du Père. C’est
vraiment Dieu, le Fils bien-aimé.
Et il n’y a pas de différence, pas de séparation… il est vraiment
homme, il est vraiment Dieu. Il est le Bien-Aimé. C’est ainsi que
Jésus se révèle et il ne peut s’empêcher de se montrer, de dire
qui il est pour que nous puissions participer à sa dignité
d’enfant bien-aimé. C’est ainsi que nous aussi nous pouvons entrer
dans cet élan : « écoutez-le » nous dit la Parole… c’est-à-dire
reconnaissez-le, obéissez, mettez votre vie, construisez votre vie
dans cette dignité et vous êtes vous aussi enfants bien-aimés de
Dieu.
Dans la foi, nous pouvons faire cette expérience profonde comme
les apôtres. Cela nous est sûrement arrivé de vivre un moment, un
instant de lumière… cela ne dure pas longtemps… mais cet instant
nous marque pour toujours. Quelque chose reste au plus intime de
notre vie… nous sommes aimés. Puis il faut redescendre de la
montagne, revenir à notre quotidien, à notre vie humaine. Mais la
voici transformée… une lumière ou plutôt une présence nous
accompagne dans notre vie de tous les jours. Le Fils Bien- Aimé
nous partage son amour : nous sommes les enfants bien-aimés de
Dieu, à l’image et à la suite du Christ Jésus, le Fils de l’homme,
le Fils de Dieu.
Et si Jésus nous posait la question aujourd’hui : avez-vous
compris tout cela ? est-ce que nous oserions, comme les apôtres,
répondre : oui. Non, nous avons bien conscience que nous n’avons
pas tout compris, que la Parole de Dieu a encore beaucoup de
choses à nous dire, il y a encore tant à découvrir… la Parole sera
toujours nouvelle. Recevons-la aujourd’hui dans toute sa
nouveauté.
Jésus continue de nous parler en paraboles. Il souhaite nous
faire entrer dans la compréhension et l’accueil de ce Royaume des
Cieux. Il est comme un trésor caché, il est comme une perle de
grande valeur, il est comme un filet qui ramasse largement. Oui le
Royaume des cieux, et derrière ces mots se profile aussi la
personne même de Jésus… donc oui Jésus lui-même a une valeur
inestimable, unique. Et pour l’accueillir, il faut tout vendre,
tout donner. Jésus mérite que des choix radicaux soient faits.
Avec le Royaume, avec la personne de Jésus va la nécessité de
choisir, de préférer et de construire toute sa vie en conséquence.
Mais il faut aussi le chercher, prendre les moyens pour le
trouver… Le trésor comme la perle ont été cherchés et découverts.
Oui Jésus se donne à chercher, il se laisse trouver et lorsque la
rencontre est faite alors c’est la vie toute entière qui en est
dynamisée, changée.
Ce Royaume est aussi très largement proposé. Le filet est jeté au
large. Le tri ne se fait pas, et ne peut pas se faire avant. Avec
la personne de Jésus va le grand large. C’est l’humanité toute
entière qui est concernée… avec ce qui est bon et ce qui ne vaut
rien, avec les bons et les méchants. Le Royaume est pour tous…
Viendra ensuite le temps de la vérité et du tri… en face de la
personne de Jésus la lumière est toujours éclatante de vérité.
Un Royaume qui se cherche, un Royaume qui se trouve, un Royaume
qui engage la personne toute entière, un Royaume proposé à toute
l’humanité, un Royaume qui apporte la lumière… c’est pour cela que
Jésus est sorti, c’est pour cela que Jésus est venu inaugurer ce
monde nouveau.
Ne commençons par faire des leçons de morale à partir de cet
évangile… c’est si facile. Mais regardons d’abord de quoi Jésus
veut nous parler. Tout au long du texte, il répète : le Royaume
des cieux est comparable à… Comme c’est toujours difficile pour
nous de comprendre, Jésus raconte des histoires et emploie des
images. Ce Royaume c’est le monde nouveau apporté par le Christ
Jésus lui-même, et on peut aussi dire que c’est Jésus lui-même… le
Royaume se confond avec sa personne. Alors qui est Jésus et son
Royaume ? Il ressemble à une femme qui met du levain dans la
farine… le Royaume est donc appelé à pousser, à grandir, à lever.
Il est en pleine expansion. De même il est comme cette graine de
moutarde, si petite, qui va donner un arbre. Il y a une opposition
entre la petitesse de la graine et la grandeur du résultat. Le
Royaume apparemment est tout petit, mais il grandit au-delà de ce
tout ce que nous pouvons penser. Jésus insiste donc sur cette
réalité de foi. Dans notre monde, bien au-delà des apparences
voici que ce monde nouveau grandit et se lève, au-delà de tout ce
que nous pouvons penser.
Mais la première parabole semble apporter une nuance. Avec ce
Royaume qui grandit, il y a aussi l’ivraie, la mauvaise herbe qui
pousse. La traduction en italien c’est Zizania… tout un programme…
voici que la zizanie pousse avec le bon grain, le mal grandit avec
le Royaume. Les serviteurs du Maître ont une réaction que nous
connaissons bien : il suffit d’enlever la mauvaise herbe et tout
sera réglé… Le Maître dit non : il faut laisser pousser ensemble…
à la fin, au moment de la moisson, il sera possible de faire le
tri mais pas avant. Notre monde est marqué par cette ambiguïté :
oui le mal nous entoure et il pousse avec le bien. Nous ne pouvons
pas le faire disparaître facilement. C’est notre condition humaine
et c’est dans cette réalité que le Royaume, le monde nouveau
pousse, inexorablement. Rien ne saura l’arrêter. Nous le voyons
bien autour de nous et nous le voyons dans nos propres vies. Nous
devinons aussi derrière ce Maître qui sème, le visage de Dieu
lui-même. Dieu est patient. Nous l’avons entendu dans la première
lecture : « à tes fils tu as donné une belle espérance : après la
faute tu accordes la conversion. » Dieu offre toujours le pardon,
la conversion, la possibilité de grandit, de pousser, de donner du
fruit. Il ne condamne pas, il dit : va, et ne pêche plus…
Avec Jésus, le monde nouveau est commencé. Le mal continue de
pousser et de semer la zizanie mais Dieu nous fait vivre dans la
réalité humaine, il ne nous fait pas fuir, ni nous évader. Il est
patient et il nous accompagne toujours. Le Royaume pousse.
Nous connaissons bien cette parabole. Les quatre terrains… il
nous d’abord très vite enlever l’application à des personnes
différentes… comme s’il y avait une personne qui reçoit la Parole
et qui la fait grandir et une autre qui ne la fait pas pousser…
Non, il ne s’agit pas d’opposer et de faire des catégories de
personnes, de distinguer les bons et les mauvais. En fait nous
sommes les quatre terrains à la fois. Les frontières ne passent
pas entre les personnes mais en chacun d’entre nous. Parfois la
Parole semble pousser et parfois pas… Mais encore ceci est
complètement faux. Avez-vous remarqué que dans la parabole, la
semence pousse dans les quatre terrains. C’est la même expression
qui est répétée quatre fois : c’est celui qui entend la Parole… à
chaque fois la Parole est entendue mais c’est la suite qui varie…
parfois cette Parole n’est pas comprise, parfois il n’y a pas de
racines, parfois les soucis et la richesse étouffent cette Parole,
parfois la Parole est comprise et porte du fruit. La pointe de la
parabole porte donc sur la façon dont nous comprenons, nous
recevons cette Parole. De toute façon la Parole est donnée, de
toute façon elle est entendue … mais est-elle vraiment reçue,
vraiment comprise. Je me souviens d’un agriculteur qui disait son
étonnement… drôle de méthode, si moi je faisais la même chose, il
y a longtemps que j’aurai fait faillite… semer n’importe où,
n’importe comment n’est vraiment pas rentable. Ce semeur n’arrête
pas de semer. Dieu lui-même n’arrête pas de donner sa Parole,
partout, en toutes circonstances. Son amour est de toujours et il
ne s’arrête jamais… sa Parole d’amour est donnée. Le Christ Jésus
est lui-même cette Parole sans cesse donnée, sans cesse entendue…
mais est-elle reçue ? est-elle accueillie ? est-elle comprise ?...
Nous avons si facilement de bonnes raisons pour ne pas la
recevoir… nous sommes encombrés, occupés, nous sommes pris par la
peur, nous n’avons pas de racines solides. La Parole a perdu de sa
saveur. Il nous faut porter un regard sur notre vie… prenons-nous
le temps et les moyens pour écouter et lire l’Evangile, peut-être
chaque jour…prenons-nous le temps et le spoyens pour écouter le
Christ dans la prière… où bien pour le rencontrer et le
reconnaître dans les autres. Il est à l’œuvre dans notre monde. La
Parole est semée, elle est entendue, prenons le temps de la
comprendre.
Jésus emploie un mot que nous avons toujours du mal à recevoir :
humble, humilité. Il nous semble négatif et nous le rapprochons
volontiers de se rabaisser voire s’écraser. Non. Il faut toujours
revenir à l’origine. Humble vient de humus, la terre. Être humble
c’est être tout simplement à sa place, avoir les pieds sur terre,
être terre, donc être prêt à recevoir le souffle de Dieu, comme le
dit la Bible pour parler de la création. C’est être disponible
pour recevoir le souffle de l’Esprit. C’est entrer dans cette
relation qu’est le secret, le cœur du Seigneur. Il nous le redit
aujourd’hui. Il nous rappelle ce cercle de la relation… il s’agit
de connaître et d’être connu. Comme le Père et le Fils se
connaissent et nous aussi nous faisons partie de cercle de
connaissance. Alors la vie en est transformée et Jésus ose alors
parler de repos. Une bonne nouvelle en ce début d’été où
nous aspirons tous à vivre d’une manière ou d’une autre le repos.
Oui, Jésus le promet si nous entrons dans cette relation et cette
attente, dans cette humilité. Mais Jésus ne nous trompe pas… il
n’annonce pas que toute peine, toute épreuve va disparaître. Il
parle bien de joug. Il y a et il y aura des choses lourdes et
difficiles à vivre. Le poids de la vie ne disparait pas. Mais
Jésus affirme qu’il vient le porter, le tirer avec nous. Le joug
est toujours partagé par deux animaux qui ainsi à la fois se
partagent les charges et avancent dans le même sens, au même
rythme. Jésus le Christ porte avec nous le poids de la vie… il
prend sur lui, et nous aussi nous prenons sur nous. Alors il
marche à notre pas, lui qui est doux et humble de cœur.
Une expression revient tout au long de cet évangile : accueil,
accueillir… C’est un mot qui résonne bien dans notre vie. Nous en
savons l’importance. Nous avons tous cette expérience d’avoir le
sentiment d’être bien accueilli ou d’avoir été très mal accueilli,
d’avoir vu une personne aimable comme une porte de prison. Nous
savons que cet accueil nous marque et souvent nous reste bien
inscrit au plus profond de nous-mêmes… et comment ne pas penser à
l’importance de l’accueil au début de cet été qui nous permettra
de rencontrer de nouveaux visages…
L’accueil touche dans la personne dans ce qu’elle est… Jésus
emploie l’expression en sa qualité de… de prophète, de
juste…Accueillir c’est recevoir la personne tout entière dans ce
qu’elle est vraiment, tout simplement en sa qualité de personne.
Il y a une histoire qui circule au sujet de saint Benoit Labre… un
saint original qui était mendiant… alors qu’il se présentait chez
des religieuses à Paris, il a été rejeté… les sœurs ne l’ont pas
accueilli et l’ont mis dehors… bien des années après, il a été
canonisé… alors les religieuses ont déclaré : si on avait su que
c’était un saint, nous l’aurions accueilli… L’accueil ne met pas
de condition…L’accueil est vraiment une très grande chose… qui
passe par de toutes petites choses. Jésus emploie l’image du verre
d’eau fraîche… rien de plus simple et pourtant c’est par le verre
d’eau que passe l’accueil. L’accueil se réalise à travers tout un
ensemble de petits gestes, de petits signes, de sourire, de décor,
de paroles, d’attitude corporelle… L’accueil est si grand qu’il ne
peut passer que par des détails…
Et Jésus ici nous fait aller encore plus loin. L’accueil touche
directement notre Dieu. Qui vous accueille m’accueille et celui
qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé. Dieu est
directement concerné, touché par l’acte d’accueil. Quelque soit la
personne, l’accueil de l’autre est la façon d’entrer en relation
avec Dieu. Et accueillir c’est entrer dans le cercle de vie du
Seigneur. Ce cercle de relations qui nous fait aller de l’homme à
Dieu, de Jésus au Père ; ce cercle de relation qui nous fait
vivre… Nous accueillir les uns les autres, sans condition nous
fait vivre de l’Esprit de Dieu. Dieu lui-même est accueil…
Jésus insiste et répète plusieurs fois : « Ne craignez pas, soyez
donc sans crainte. » un peu comme s’il voulait que l’on garde bien
en nous cette parole et qu’elle devienne fondamentale, qu’elle
soit un art de vivre. C’est vrai que la peur, la crainte trop
souvent nous occupe et finit par mener notre vie. Nous pouvons
chacun dresser la liste de nos réactions, de nos pensées, de nos
actions qui au long des jours sont marqués par la peur. Peur des
évènements, peur de ce qui peut arriver, peur de manquer, peur de
ne pas être à la hauteur, peur de ne pas être aimé, peur de la
différence, peur de l’autre, peur de l’avenir… la liste est bien
longue. Souvent nous sommes pris et dominés par la peur qui vient
dicter toute notre vie. Et nous refusons tous ces discours bon
marchés qui soit disant seraient là pour faire disparaître la
peur… tout va bien, tout va s’arranger, tout va passer, ça ira
mieux demain etc etc … Alors comment recevoir les paroles de Jésus
aujourd’hui ?
Il vient aujourd’hui nous affirmer avec force que nous sommes
fondamentalement aimés de Dieu. Et pas un amour de façade mais un
amour qui va jusque dans les détails de notre vie… l’image des
cheveux tous comptés est parlante… rien de plus petit, sans grande
valeur… impossible de les compter et voici que Dieu sait…, et un
amour qui va au plus profond de nous-mêmes… vous valez bien plus
qu’une multitude de moineaux… ce Dieu peut même se déclarer pour
l’homme, il peut prendre sa défense. Prendre conscience de cet
amour est essentiel. Evidemment cela n’enlèvera pas les épreuves,
les souffrances… elles ne vont pas disparaître par enchantement.
Non, mais c’est notre vie toute entière qui peut en être
transformée, transfigurée. Oui, notre Dieu prend soin de l’homme.
Il nous connait et il compte sur nous, il nous fait confiance. A
ses yeux, nous serons toujours à la hauteur. Il nous confie une
mission : les verbes là encore se multiplient : dites-le en pleine
lumière, proclamez-le sur les toits, déclarez-vous pour moi devant
les hommes. Quelqu’un disait : je crois en ce Dieu là parce que
lui croit en moi. Dieu, en Jésus, nous a montré qu’il croit en
nous, qu’il a confiance, qu’il nous confie de vivre et de rayonner
de cet amour fondamental. C’est notre mission d’annoncer, de dire
par toute notre vie que cet amour fondamental est cœur de chacun…
Alors n’est plus un ennemi mais un frère à accueillir. Dites-le,
disons-le en pleine lumière.
Nous fêtons aujourd’hui le Corps et le sang du Christ. Si nous
sommes ici rassemblés c’est que nous avons une pratique, une
expérience de ce qu’est l’eucharistie, la messe. Mais il nous est
si difficile d’en parler. Tous nos mots sont maladroits, et
resteront toujours incomplets.
Et pourtant nous essayons… et nos mots sont toujours très
concrets : on parle de pain, de vin, de nourriture, de manger. Et
en même temps, il y a une autre réalité qui est celle du ciel,
comme dit Jésus lui-même, cette dimension qui est celle de Dieu.
Et les deux dimensions viennent se rejoindre et se confondre. On
ne peut pas supprimer l’une ou l’autre. C’est la logique de ce
Dieu qui est venu chez nous et qui est devenu l’un d’entre nous.
Le pain devient le pain vivant ; et celui qui en mange vivra
éternellement.
Nous avons prié avec ces mots : « Il est le pain de l’homme en
route, le vrai pain des enfants de Dieu. » Voici que le
Seigneur Jésus se donne en nourriture, il donne sa force, sa
présence pour continuer le chemin de la vie. Voici que le Seigneur
vient rejoindre ce qui fait nos vies et il vient les changer, les
transfigurer. Il vient les habiter. C’est ainsi que célébrer
l’eucharistie, comme nous le faisons, c’est recevoir et goûter ce
don. Voici que dans notre temps, dans notre aujourd’hui, s’engage
l’éternité du Seigneur et nous pouvons vivre éternellement. Et
cela n’est pas du tout hors sol, dans je ne sais quel monde
imaginaire. Au contraire, cette irruption de Dieu nous renvoie
toujours au partage et au don. Lui, Jésus se donne, alors nous ne
pouvons pas faire autrement que nous donner.
A la messe, nous ne sommes jamais seuls… nous sommes présents
avec le monde entier, avec nos proches, avec tous ceux qui
souffrent de par le monde et nous sommes toujours renvoyés pour
vivre de ce que nous avons reçus, pour vivre ce que nous sommes
devenus… Il est le pain de l’homme en route, le vrai pain des
enfants de Dieu…
Nous fêtons aujourd’hui la Sainte Trinité et pour beaucoup de
chrétiens, le terme reste un peu étrange… quasiment impossible à
comprendre. Dommage.
Il faut dire qu’il y a Dieu et Dieu… il y a pour certains le Dieu
du loto, pour d’autres le Dieu qui envoie les punitions et autres
tremblements de terre, pour d’autres encore le Dieu qui va juger
plus tard au moment de la mort… on n’a pas vraiment besoin
avant…Nous avons toujours à nous libérer des mauvaises, des
fausses images de Dieu. Par exemple, nous l’imaginons assez
facilement figé, stable, établi... alors qu’il est mouvement
d’amour. Nous l’imaginons lointain, indifférent, s’ennuyant un peu
dans son ciel ou son éternité… alors qu’il est proche, souffle au
plus intime de nous-mêmes. Nous croyons au Dieu Trinité.
La première phrase de cet Evangile nous donne le ton et nous
permet d’entrer en vérité dans ce que nous appelons le mystère de
la Trinité ou plutôt la grandeur, la profondeur de la Trinité. «
Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique.
» Tout part de l’amour, et c’est seulement ainsi que nous pouvons
avancer. Un théologien disait : « si, lorsque nous parlons de
Dieu, nous ne pouvons pas mettre le mot « amour », c’est ce que
nous nous trompons, nous disons n’importe quoi. Dieu est
tout-puissant… oui c’est son amour qui est Tout-Puissant… Dieu est
créateur… oui c’est son amour qui est créateur… et nous pourrions
continuer. Dieu aime et il donne, il se donne. Tout au long
des textes de ce jour, nous avons retrouvé ce mot d’aimer. Avec
Moïse déjà, il s’est présenté comme « tendre, miséricordieux, lent
à la colère, plein d’amour et de vérité. » Cet amour est éternel
il est de toujours à toujours. Il a accompagné son peuple même si
celui-ci l’a souvent oublié : il avait la nuque raide. Au sommet,
il a donné son Fils qui est venu révéler cet amour toujours actif.
Jésus nous a montré le visage de ce Dieu « plein d’amour. » Et il
nous a donné l’Esprit Saint qui est le lien entre le Père et le
Fils. Il est souffle et force. Et cet amour en Dieu ne peut pas
faire autrement que de déborder ; il ne tourne pas en rond, sur
lui-même. Il se partage. Ainsi l’homme n’est pas perdu. Il est
promis à la vie éternelle, c’est-à-dire promis à entrer et à vivre
de cet amour. Cet amour débordant est relation et l’homme peut
entrer dans ce mouvement, dans ce dynamisme. Et la vie de l’homme
en est radicalement transformée. La foi en la Trinité n’est pas
une adhésion à une idée, c’est un projet, un souffle qui vient
dynamiser tout ce qui fait la vie de l’homme.
Le Pape François nous l’a partagé pour aujourd’hui dans son
Encyclique : Laudato Si
Ô Dieu, Un et Trine, communauté sublime d’amour infini,
apprends-nous à te contempler dans la beauté de l’univers,
où tout nous parle de toi.
Éveille notre louange et notre gratitude pour chaque être
que tu as créé.
Donne-nous la grâce de nous sentir intimement unis à tout
ce qui existe.
Dieu d’amour, montre-nous notre place dans ce monde comme
instruments de ton affection
pour tous les êtres de cette terre, parce qu’aucun n’est
oublié de toi.
Illumine les détenteurs du pouvoir et de l’argent pour
qu’ils se gardent du péché de l’indifférence, aiment le bien
commun, promeuvent les faibles, et prennent soin de ce monde que
nous habitons.
Les pauvres et la terre implorent : Seigneur, saisis-nous
par ta puissance et ta lumière pour protéger toute vie, pour
préparer un avenir meilleur, pour que vienne ton Règne de
justice, de paix, d’amour et de beauté. Loué sois-tu.
Amen.
Cette fête de la Pentecôte nous invite à entrer un peu plus dans
la grandeur de l’Esprit Saint… Souvent, l’Eglise résume ce qu’est
l’Esprit par ces mots : le don de Dieu… c’est ce qu’a dit notre
évêque hier en donnant le sacrement de confirmation à une
quarantaine d’adultes : reçois le don de Dieu. Oui l’Esprit Saint
est un don, un cadeau que Dieu nous transmet. Il nous permet ainsi
d’entrer dans sa vie, dans sa relation. Il nous inscrit dans le
cercle de ses relations et nous pouvons ainsi entrer dans la vie
de cet Esprit. Difficile d’en parler… Il faut alors employer des
images ou des expressions pour approcher de la grandeur et de la
profondeur de ce mystère. La Bible en emploie beaucoup… il y a
celle du vent et du souffle, comme on l’a entendu dans le récit
des Actes des Apôtres. L’Esprit vient nous donner du souffle pour
pouvoir simplement vivre et entrer dans le dynamisme. C’est notre
vie toute entière qui a du souffle. Il y a aussi l’image du feu
qui à la fois vient brûler ce qui est inutile et réchauffer ce qui
en a besoin. Il y a aussi des mots pour dire c que produit
l’Esprit comme la paix, la joie. Être rempli de l’Esprit Saint
c’est être comblé de cette joie au plus intime de nous-mêmes. Il y
a encore beaucoup d’autres images qui sont autant d’approches de
ce don de Dieu.
Il y a le don personnel mais il y a aussi le don pour tous, pour
toute une communauté, pour l’Eglise. Souvenez-vous les Apôtres
sont tous réunis et l’Esprit leur est donné. Mais cet Esprit est
bien particulier. Il rassemble et il permet à chacun d’exister
vraiment. Il y a dans le texte une alternance, un va et vient
entre le « tous ensemble » et le « chacun ». Il y a bien un
rassemblement mais chacun garde bien sa langue, ses racines, ses
origines et on peu continuer son caractère ou sa culture… mais
tous peuvent se comprendre et ils peuvent même « proclamer les
merveilles de Dieu »… ils le font chacun dans leur propre langue…
Cet Esprit Saint est celui qui nous permet de construire la
communion, l’union, l’unité, le rapprochement de tous les hommes
et il laisse à chacun sa propre existence. Il permet aux
différences d’exister et il construit l’unité. Voilà le don de
Dieu…
Nous en avons tellement besoin… alors nous pouvons le demander,
le prier… il nous sera donné, à nous de l’accueillir… Recevons
l’Esprit Saint, le don de Dieu…
La fête de l’Ascension marque une étape et elle rassemble
l’essentiel de notre vie de foi. C’est à la fois la fête de
l’absence et de la présence. Jésus part, il disparait de nos yeux.
D’une certaine façon, il s’absente. Les disciples ont eu la chance
de pouvoir parler avec lui, marcher… le toucher, ils ont mangé et
bu avec lui. Et voici que l’évènement de la Résurrection va
bouleverser la manière d’entrer en relation avec lui. Jésus le
Ressuscité va entrer même lorsque les portes sont fermées, il va
se rendre présent ici ou là. Avec l’Ascension, une étape
supplémentaire arrive. Il disparait de leurs yeux. Les disciples
ne comprennent pas vraiment ce qui arrive… le texte précise qu’ils
ont des doutes. C’est bien là que le temps de la foi commence.
C’est-à-dire le temps de la confiance, bien sûr traversé
quelquefois par les doutes, mais le temps de l’assurance d’une
présence. C’est Jésus qui l’a dit : je suis avec vous jusqu’à
la fin des temps » Il est bien là, bien présent, mais
autrement… nous ne pouvons pas le voir de nos yeux mais il se
donne à nous, il est au plus intime de nos cœurs. C’est dans la
foi que nous entrons en relation avec lui. Mais commence aussi
aujourd’hui le temps où nous sommes chargés de le rendre présent.
Avec l’Ascension, il y a immédiatement l’envoi en mission. Les
anges disent : ne restez pas là à regarder le ciel. » Il
faut sans tarder aller en mission. C’est le temps de l’Eglise.
Nous utilisons souvent l’image du corps pour parler de l’Eglise…
corps du Christ. C’est-à-dire le lieu de la présence du Christ
dans notre monde. Nous sommes le corps du Christ, nous sommes
présence du Christ. Et cette présence est pour le bonheur de
chacun. C’est une Bonne Nouvelle. Comme nous l’avons prié au début
de cette célébration : « Nous sommes appelés à vivre en espérance
dans la gloire où il nous a précédés. » C’est dans cette
espérance, forts de cette présence du Ressuscité que nous vivons
notre vie… et c’est tout notre quotidien qui en est transformé. «
Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du
monde. »
Nous continuons de lire l’évangile de saint Jean tout au long de
ces dimanches après Pâques… et le texte nous semble toujours un
peu difficile, il semble se répéter. J’ai me bien me le
représenter comme un caillou et des ronds dans l’eau. Il y a le
centre duquel tout part. L’impact central, le noyau. Il s’agit de
Jésus qui dit sa relation avec Dieu qu’il appelle Père. Le point
central, l’origine c’est Dieu… mais le point central, l’origine
c’est une relation, c’est un amour. Il ne s’agit pas d’une idée,
d’une construction intellectuelle. Il s’agit d’un e relation
amoureuse. Mais cela ne suffit pas, sinon cela ne nous
intéresserait pas. Ce serait un amour quasi inutile. Voici que ce
cercle, cette relation s’ouvre, comme des ronds dans l’eau. Jésus
nous promet qu’il nous prend avec lui, dans son cercle d’amour. Il
nous entraîne avec lui. Il nous dit : moi aussi je l’aimerai et
celui qui m’aime sera aimé de mon Père. Désormais nous faisons
partie du cercle, nous sommes entraînés dans cette relation
d’amour. Là encore il faut élargir. Cette relation n’est pas
réservée à quelques privilégiés. Elle est pour tous. C’est toute
l’humanité qui est appelée à entrer dans cette relation. Alors la
vie la plus concrète en est bouleversée. Se savoir aimé, attendu,
c’est avoir une dignité, une reconnaissance, c’est avoir une force
tout simplement pour vivre. Bien sûr nous savons bien que le
cercle de vie est traversé d’épreuves. Il y a d’abord des
personnes qui refusent cet amour, qui ne veulent pas entrer dans
cette vie. Elles font, elles fabriquent le mal. Elles distillent
la haine, le rejet. Et notre actualité et notre monde en est
malheureusement rempli… Il y a aussi en nous et autour de nous les
épreuves. Les épreuves trop nombreuses… Et nous pensons
particulièrement aujourd’hui à l’épreuve de la maladie et de
l’âge. Nous avons besoin de nous remettre dans ce grand cercle
d’amour et de vie. Nous avons besoin de cette force qu’est
l’Esprit de Dieu, le Défenseur qui nous est promis. Il est Celui
qui fait le lien, qui transmet. C’est bien dans ce sens là que
l’apôtre Jacques écrivait : chapitre 4 : « 13 L’un de vous se
porte mal ? Qu’il prie. Un autre va bien ? Qu’il chante le
Seigneur. 14 L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens
en fonction dans l’Église : ils prieront sur lui après lui avoir
fait une onction d’huile au nom du Seigneur.15 Cette prière
inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera
et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon. » Ainsi il
s’agit de se remettre dans le cercle d’amour du Père, du Fils et
de l’Esprit… et cette relation vient sauver, relever, pardonner.
Il s’agit ainsi de participer d’une façon nouvelle à la
résurrection du Christ… il relève… de recevoir la force de vivre
ce que nous avons à vivre. La relation, la puissance d’amour vient
à nous d’une façon toute particulière. « Celui qui m’aime sera
aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à
lui. »
Prière litanique Sacrement des malades
Viens Seigneur visiter ceux et celles qui souffrent dans
leur cœur ou dans leur corps, viens soulager leurs souffrances
Viens Seigneur délivrer de toute tentation de désespoir ceux et
celles qui vivent l’épreuve
Viens Seigneur accompagner ceux et celles qui soignent les
malades ou accompagnent les personnes âgées
Viens Seigneur visiter les proches des malades, qui portent bien
leur nom : les aidants
Viens Seigneur donner ta force d’amour à toute l’humanité
Viens Seigneur accompagner notre communauté rassemblée
aujourd’hui
Viens Seigneur visiter et fortifier ceux et celles qui vont
recevoir ce sacrement
Aujourd’hui l’évangile nous invite à un voyage et c’est Jésus qui
nous emmène. Il nous le promet. Il va d’abord vers son Père puis
il revient et il nous emmène avec lui jusque chez lui. Et là il
nous promet une demeure, c’est-à-dire une place stable dans le
cœur de Dieu. Et ce périple semble ne jamais s’arrêter et nous
faisons partie du voyage. Mais c’est bien normal, nous avons des
questions et nous aimerions tant avoir des réponses claires. Nous
aimons bien et nous nous retrouvons bien dans les questions de
Thomas et de Philippe. Des questions sur le comment… comment cela
est possible ? et sur la façon de voir Dieu… pouvons-nous le voir
pour enfin tout comprendre ?
Jésus ne répond pas. Il ne dit pas : je vais vous expliquer,
voilà ce qui va se passer. Non, sa réponse porte uniquement sur sa
personne. Il dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie
» Il dit : ‘Qui me voit, voit le Père. » Ainsi Jésus répond
par sa personne, sa présence. Il n’entre pas dans des explications
compliquées. Il dit : moi je suis… ce qui signifie qu’il dit qu’il
est Dieu. Il est à la fois le chemin, la vérité et la vie. Les
trois, ensemble, comme un trépied qui permet de bien tenir debout.
Il est le chemin, il est celui qui marche avec nous sur un chemin,
qui nous rejoint, qui prend soin et qui nous emmène vers la vie.
Il est solide, il nous donne des repères, il est le rocher sur
lequel on peut s’appuyer, il est la vérité et il ne conduit pas
n’importe où … mais c’est vers la vie et la vie en plénitude… Il
faut bien tenir les trois expressions ensemble pour entrer dans ce
mystère, cette profondeur de Dieu. Alors nous pouvons voir le
visage de Dieu. Jésus nous l’a montré. En le regardant, en le
contemplant nous pouvons le découvrir. Il se donne à nous et il
nous fait entrer dans une relation. Nous ne sommes pas dans une
définition philosophique de Dieu nous sommes dans une relation.
Par Jésus, le Père se révèle et nous entrons dans sa vie. Nous
revenons ainsi au voyage proposé par Jésus. Et cela est bien pour
aujourd’hui. Ainsi nous ne sommes pas seuls, mais nous restons en
union avec toute l’humanité… tous les hommes sont appelés à cette
relation, à cette vie… alors nous travaillons sur le chemin de nos
vies avec la force de la vérité pour que tout homme soit associé à
la puissance de vie, de cet amour qui ne cesse de rayonner et de
se diffuser. Laissons-le s’infuser en nous.
Jésus continue de se présenter à nous et nous l’accueillons
aujourd’hui. C’est pour nous aujourd’hui qu’il se présente comme
le Pasteur, le Berger et aussi comme la porte pour les brebis.
L’image est à recevoir et à développer. Un berger, comme le
rappelle le Pape François, est celui qui parfois passe devant le
troupeau. Il le guide, il le mène, il l’emmène. Parfois il est au
milieu du troupeau : il marche avec, il partage la vie des brebis,
il est tout proche, il marche à leur rythme. Et parfois il est à
l’arrière. Il guide, il pousse, il rattrape ceux qui s’égarent, il
veille. Ainsi le berger est celui qui est proche de ses brebis…
qu’il soit devant, au milieu ou à l’arrière, il est celui qui va
au rythme du troupeau et qui a un projet pour lui. Jésus est ce
vrai berger. Il précise même que c’est pour cela qu’il est venu.
Il est venu prendre soin et conduire son troupeau. Il est venu
pour prendre soin de chacun. C’est frappant de voir que l’image du
troupeau se décline également avec la place de chacun… il ne
s’agit pas d’un groupe informe, d’un grand tout ni d’un troupeau
bêlant… ce pasteur appelle chaque brebis par son nom… chacune est
unique. Il y a une relation personnelle. Chacun a une place, sa
place. Alors la brebis peut entrer et sortir, dit la parabole.
Entre et sortir, c’est-à-dire entrer dans la liberté… pas
seulement liberté de mouvement, mais la grande liberté qui fait
que chacun puisse vivre pleinement sa vocation humaine. Et cette
liberté conduit vers la vie et Jésus continue et précise : la vie
en abondance. Jésus ne nous conduit pas, ne nous accompagne pas
pour que nous disparaissions dans un grand troupeau, mais pour que
chacun, chacune puisse vivre pleinement sa vocation.
Avec ce dimanche du Bon Pasteur, nous sommes invités à prier, à
méditer sur notre propre vocation. Chacun est appelé, c’est-à-dire
nommé, reconnu et c’est le Christ Pasteur qui nous accompagne et
nous donne la vraie liberté. Bien sûr les formes de vocations sont
différentes et il faut prier que dans notre Eglise aujourd’hui ces
différentes formes puissent continuer de se développer, pour que
des jeunes et des moins jeunes répondent à l’appel pour vivre le
service. Aujourd’hui le mot « vocation » n'est pas toujours
compris. L’Evangile du Bon Pasteur nous permet de nous replonger
dans ce que le Christ propose pour bien vivre notre appel au
bonheur et à la vie en plénitude. L’appel n’est pas fait pour nous
embêter, il est fait pour que nous puissions entrer et sortir,
construire notre vie et marcher à la suite du Christ vers la vie
en plénitude.
Nous lisons aujourd’hui un évangile qui s’est passé il y a bien
longtemps, après la mort de Jésus. L’évangéliste Jean nous donne
des précisions utiles : d’abord, c’est le soir venu, le premier
jour de la semaine et un peu plus loin ; c’est huit jours plus
tard et enfin il précise qu’il y a beaucoup signes qu’il aurait pu
raconter. Ces signes nous sont donnés parmi beaucoup d’autres. Et
si nous les lisons aujourd’hui c’est que ces signes continuent de
nous être donnés, y compris dans ce qui fait notre vie… que ce
soit le premier jour de la semaine, le soir venu ou huit jours
plus tard. Dans notre temps, Jésus vient se montrer à nous aussi.
Et les descriptions sont les mêmes. Les portes sont verrouillées
et Jésus vient : il est là au milieu d’eux. Il survient, il arrive
par surprise… il n’était pas prévu. Et il dit toujours la même
chose : « la paix soit avec vous » Il dit bonjour, il salue mais
plus encore il vient apporter la paix… pas la tranquillité mais la
présence active de Dieu. Cette paix est promise depuis toujours,
elle est attendue et voici qu’elle est enfin donnée. Elle vient de
Dieu, elle est la vie, la miséricorde de Dieu à l’œuvre, donnée
comme un cadeau. Et ce Jésus ressuscité se présente avec ses
blessures ou plutôt avec ses cicatrices. Il a la marque des clous
dans ses mains, dans son côté. C’est bien le même. C’est bien
celui qui est passé par la souffrance et la mort, c’est bien lui
qui a donné sa vie jusqu’à mourir sur la croix. C’est le Christ
jésus mort et ressuscité qui se montre, qui se donne et qui
apporte sa présence et sa force. Il est plus grand que la mort, il
est la vie.
Bien sûr, aujourd’hui nous ne le voyons pas, mais comme le dit
Pierre dans la première lecture : nous l’aimons sans l’avoir vu.
Aujourd’hui Jésus le Vivant continue de se révéler, de se donner.
Bien sûr, cela n’est pas raconté dans ce livre, mais tout est bien
présent dans nos cœurs, dans le livre de notre cœur, au plus
intime de notre vie. Impossible de le raconter mais notre cœur
n’est-il pas tout brûlant de sa présence ? Il nous parle
aujourd’hui dans la Parole donnée, il nous parle dans cette
eucharistie célébrée ; il nous parle dans nos rencontres ; il nous
parle dans les événements de nos vies. Il nous parle, il se rend
présent même si nous nous enfermons, même si la peur se fait
parfois plus forte, même si nous avons tout verrouillé, même si,
comme Thomas, nous mettons des conditions et nous doutons. Il
parle et il est présent. Sa présence est plus forte, elle est
miséricorde. Il nous redit : « La paix soit avec vous. »
Cette année, nous suivons deux femmes, Marie Madeleine et l’autre
Marie. Elles vont au tombeau de bon matin, au moment même où la
lumière d’un jour nouveau commence à poindre. Elles sont
évidemment dans la peine. Mais tout va être bouleversé. Les images
se multiplient. Il y a un tremblement de terre, des éclairs, une
pierre qui est roulée. Et voici qu’une nouvelle inouïe leur est
donnée. Jésus le Crucifié n’est plus là, il est ressuscité. Tout
est vraiment bouleversée et on comprend bien pourquoi elles sont à
la fois dans la crainte et la joie. Elles se mettent en route et
voici que Jésus lui-même vient à leur rencontre. Il suffit
qu’elles se mettent en route pour que Jésus viennent et les
rencontrent.
Si nous nous sommes réunis aujourd’hui c’est que nous continuons
de vivre cet évènement, cette expérience. La Résurrection, nous
avons bien du mal à en parler et nous avons évidemment beaucoup de
questions et pourtant elle est au centre de notre foi. Ce ne sont
pas vraiment les signes concrets qui vont nous aider à croire.
Essentiellement, c’est l’absence : il n’est plus ici ; la
pierre est roulée… c’est le vide. Mais c’est une expérience, très
intime, presque secrète : voici que nous nous mettons en route et
le Ressuscité vient à notre rencontre. L’expérience d’une
rencontre, d’une présence, d’une personne qui marche avec nous ;
qui simplement est là. Nous aussi, nous sommes si souvent pris
dans les liens de la mort ; marqués, saisis par la tristesse ou la
peur. Et voici qu’une présence d’amour vient nous apporter un peu
de réconfort, un peu de vie, un peu de lumière. Jésus, le
Ressuscité est au cœur de notre vie. Il est aussi au cœur de notre
monde. Notre monde est marqué par la haine, les conflits, les
peurs ; le manque de respect de la personne… et voici que certains
agissent, des gestes simples disent l’espérance, la dignité de
l’homme, se battent pour la paix… Le Ressuscité est à l’œuvre dans
notre monde.
Alors, aujourd’hui chacun reçoit ce même message : « soyez sans
crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en
Galilée : c’est là qu’ils me verront. » Il faut aller annoncer.
Une telle nouvelle, une telle présence ne peut pas se garder
cachée. Elle doit rayonner, être largement diffusée. Allez dire et
témoignez : la vie est plus forte que toute mort. Le Ressuscité
est présent.
Lazare est pris dans la mort. Et il reçoit une parole de la part
de son ami Jésus : Lazare, viens dehors, sors dehors.
Cette parole d’abord est très personnelle. Elle n’est pas
générale, comme si elle allait se perdre dans le vide ou le
général. Non, elle est personnalisée. Elle s’adresse à Lazare et
pas un autre. Elle rejoint une personne précise qui vit une
situation de mort. Lazare est pris dans les filets de la mort, il
est entièrement pris dans les bandelettes. Il ne peut donc plus
bouger, il ne peut plus se mettre debout. Il est pris, lié,
enfermé. Il n’a plus de visage non plus, voici qu’un suaire le
cache. Il n’a plus visage d’homme. Et pourtant Jésus lui
donne une parole impossible. Sors dehors, viens. Impossible. Il ne
peut évidemment pas bouger, pas mettre un pied devant l’autre. Il
est pris, lié, enfermé. Mais c’est cette parole qui va le faire se
lever et s’avancer.
Cette parole est aussi pour chacun d’entre nous, aujourd’hui.
Aujourd’hui, chacun peut recevoir ces mots de la part de celui qui
est lui-même passé par la mort. Nous sommes si souvent pris dans
les liens de la mort. Impossible pour nous d’avancer, de nous
lever. Impossible de sortir de l’ombre du tombeau, de la porte
fermée devant laquelle nous nous trouvons. La peine est parfois
trop forte, la solitude, la souffrance, la peur sont autant de
signes de cette mort qui nous lie et nous enferme, qui cache notre
visage. Aujourd’hui, Jésus nous appelle par notre nom et nous dit
: sors dehors, ne reste pas enfermé, pris dans les liens de la
mort. Avance. Une voix vient de l’extérieur et nous invite à
sortir de la mort. Nous participons ainsi à la puissance de la
résurrection du Christ.
Ensuite, Jésus dit : déliez-le et laissez-le aller. Lui
Jésus donne la force de sa résurrection et il invite à participer
à cette libération. Il demande que les bandelettes et le suaire
soient enlevés. Il faut que d’autres aussi s’y mettent. D’autres
aident et participent au projet de remise en vie, à la libération.
Les proches sont invités à être actifs, eux aussi. Pour nous
aussi, nous pouvons bénéficier de l’aide des autres qui nous
libèrent, et nous pouvons à notre tour libérer, défaire les liens
qui empêchent la relation… nous pouvons être actifs pour l’autre,
les autres, ceux qui sont pris dans la mort puissant aller,
marcher, avancer dans la liberté.
Dans notre marche vers Pâques, contemplons le Christ venu par sa
mort et sa résurrection nous libérer de la mort. Recevons sa
parole et son invitation… Sors dehors et déliez-le et laissez-le
aller.
Dans le magnifique dialogue entre Jésus et la Samaritaine, c’est
Jésus qui prononce la première phrase et il dit : « donne-moi
à boire » C’est lui Jésus qui le premier demande, il dit sa
soif, son attente. Dieu lui-même attend beaucoup de nous. C’est
Dieu qui est en attente, c’est lui qui a besoin de nous. La
perspective habituelle est renversée. Il n’y a pas d’un côté nous,
pauvres créatures incapables et d’un autre, Dieu qui fait tout.
Non. Nous sommes dans un échange, un dialogue avec Dieu lui-même.
Plus loin, Jésus va donner l’eau vive, il va combler cette femme
qui cherche, qui elle aussi a soif, attend beaucoup. Et c’est dans
ce dialogue, cet échange qu’elle va découvrir progressivement qui
est celui qui lui demande à boire. C’est frappant de voir
l’évolution des expressions utilisées tout au long du texte… Jésus
est d’abord appelé Jésus, puis plus grand que notre père Jacob,
puis un prophète, puis le Messie et enfin le Sauveur du monde.
Toute une évolution, une progression. Ce Jésus, cet homme est le
Sauveur du monde. Et c’est dans le dialogue et l’échange que se
révèle ainsi ce visage de celui qui vient donner l’eau vive, qui
vient combler le cœur de l’homme.
Nous sommes au milieu de notre temps de Carême… une belle
occasion pour faire le point… où en sommes-nous de notre foi, de
notre dialogue avec le Christ, celui qui vient nous sauver ? Et en
conséquence où en sommes-nous de notre regard vrai sur notre vie.
La femme dit : il m’a dit tout ce que j’avais fait… La lumière de
la vérité est venue en elle… Accueillons-nous cette lumière… non
pas pour nous accuser et nous culpabiliser mais pour nous faire
avancer dans la lumière de la vérité. Alors, comme la Samaritaine,
nous pouvons aller à la rencontre des autres pour en témoigner…
nous pouvons devenir à notre tour des témoins, des acteurs de la
mission…
Oui aujourd’hui Jésus vient à notre rencontre… il nous demande «
donne-moi à boire », il nous donne de cette eau vive, il nous fait
avancer sur le chemin de la foi et de la vérité et il nous envoie
pour être témoin. Oui, aujourd’hui Jésus le Christ vient s’asseoir
sur la margelle de notre puits.
Dans les textes d’aujourd’hui, il est question de marche, de
chemin. Il y a Abraham qui est invité à se mettre en route par
Dieu lui-même. Il ne sait pas où il va mais il se met en route, il
prend son bâton… Il y a aussi Jésus qui emmène avec lui Pierre,
Jacques et Jean et ils vont gravir une haute montagne. Ils vont
eux aussi prendre leur bâton de pèlerin. Mais ils vont aussi
redescendre de cette montagne pour retrouver leur vie quotidienne.
Jésus lui aussi va suivre son chemin. Il va passer par la
souffrance, la mort et aller jusqu’à la résurrection. Et nous
aussi nous avons pris le chemin du Carême qui va nous emmener à la
suite de Jésus jusqu’à la fête de Pâques.
Et voici qu’aujourd’hui sur notre chemin, nous avons un temps
fort, un moment très particulier, une lumière, une révélation.
Voici que Jésus révèle son vrai visage. Il s’inscrit dans toute
une histoire. Il se présente avec Moïse et Élie, c’est à dire avec
toute l’histoire de ce peuple, de cette Alliance entre Dieu et son
peuple. Il est montré comme le Fils bien aimé du Père. Lui Jésus
est donc bien le Fils de l’homme, le Fils de Dieu. Il est celui
qui vient révéler le vrai visage de Dieu. Il vient rejoindre les
apôtres, il vient nous rejoindre. Il vient éclairer notre chemin.
Et devant cette lumière, devant le visage de Dieu lui-même, voici
que les apôtres sont radicalement renversés ; ils se retrouvent le
visage contre terre et ils sont saisis d’une grande crainte. Mais
voici que Jésus vient, les touche et les invite à se relever. Ils
ne restent pas par terre, ils peuvent même aller jusqu’au face à
face, ils peuvent lever leurs yeux vers ce Jésus Fils de Dieu, ils
peuvent le contempler.
Nous aussi, voici que Jésus lui-même vient nous rejoindre et il
vient nous montrer son visage. Nous pouvons sûrement nous souvenir
de tel ou tel moment qui nous a marqués, comme une lumière dans
notre vie. Un mot, un geste, un visage, un paysage peut-être
resteront toujours gravés en nous. Cela n’a pas duré et nous avons
tant de mal à en parler… n’empêche que cette expérience nous a
marqués et nous ne pouvons pas l’oublier. Notre chemin de foi a
sûrement été marqué par ces instants. Comme si Jésus, lumière
ineffable, venait nous goûter un peu de sa vie. Sur notre chemin,
il vient aussi nous toucher, nous relever et il nous permet
d’aller plus loin. Parce qu’il y a une suite… les apôtres vont
continuer leur chemin, en redescendant de la montagne… il vont
retrouver leur quotidien. Nous aussi continuons notre chemin…
Jésus marche avec nous, il nous emmène avec lui, comme le dit
l’Évangile. Il marche devant. C’est ce que nous vivons dans cette
célébration...
Au désert, Jésus est approché par le Tentateur. Il faut toujours
préciser que la tentation ce n’est pas le péché, mais c’est ce qui
traverse l’homme et qui invite l’homme à agir dans un sens ou un
autre, à exercer sa liberté… et souvent il peut céder à la
tentation, il peut entrer dans le péché. Jésus a été traversé par
les tentations. En Saint Matthieu, il y a trois formes de
tentations. La première est au ras du sol, il s’agit des pierres
du désert. La deuxième est au-dessus du Temple et la troisième est
sur une très haute montagne… de plus en plus haut. Le Tentateur
est présent, il se déploie du plus bas au plus haut.
D’abord, il y a une situation précise, une réalité : Jésus a faim
et il y a des pierres. Et voici que le Tentateur lui propose de
passer au-delà de cette réalité, de transformer les pierres en
pains. C’est la Tentation de ne pas respecter le réel, la réalité,
la situation concrète et d’imaginer trouver une solution magique.
Jésus dit non : il accepte de vivre la réalité humaine qui est la
sienne et c’est là qu’il vit et reçoit la Parole qui fait vivre
vraiment. Nous vivons si souvent cette tentation : ce serait bien
si… c’était autrement, si j’étais ailleurs… et il est si tentant
de trouver des solutions, ou plutôt des illusions, qui viendrait
tout changer. Notre vie nous est donné, notre réalité humaine est
bien là et c’est là que nous pouvons recevoir et vivre de la
Parole de Dieu qui faut vivre.
La deuxième tentation c’est au sommet du Temple donc du côté de
la religion, du côté de Dieu. Le Tentateur présente à Jésus une
fausse image de Dieu : se jeter en bas uniquement pour faire un
spectacle, pour démontrer une certaine puissance de Dieu. Et Jésus
dit non. Il n’est pas ce Dieu de la force et de l’esbroufe. Il est
le Dieu de la puissance de l’amour. Nous avons toujours en nous
cette tentation d’utiliser la foi, la religion pour la transformer
en puissance, en force…
La troisième tentation c’est au sommet d’une très haute montagne.
Et là il s’agit du pouvoir, le pouvoir politique, la main mise sur
les royaumes du monde et leur gloire. Et là encore Jésus dit non.
Il ne veut pas de ce pouvoir-là. Son pouvoir est celui de l’amour.
Il va être au service et il va donner sa vie par amour, jusque sur
la croix. Son pouvoir c’est celui de la croix… Et nous aussi nous
sommes toujours traversés par cette tentation. Nous avons tous à
vivre une forme de pouvoir… mais comment le vivons-nous ? comme un
service…
Ces trois tentations nous permettent de découvrir le visage de
Jésus… lui qui a vécu complètement, parfaitement sa condition
humaine, lui qui a révélé le visage de Dieu d’amour, lui qui a
donné sa vie pour toute l’humanité. Et Jésus est le vainqueur du
mal. Alors il peut nous aider sur notre chemin de vie. Les
tentations nous traversent… mais Jésus le Christ nous entraine
avec lui.
Nous commençons donc ensemble le temps du Carême… un temps qui
nous est donné pour nous préparer à une grande fête qui est celle
de Pâques. Ce n’est pas un temps triste mais plutôt un temps
sérieux ; où chacun est invité à approfondir, à aller plus loin, à
donner du sens, à ouvrir notre cœur. Et Jésus dans l’évangile
aujourd’hui nous donne des orientations ou plutôt des attitudes de
fond. Il nous renvoie à ce qui fait notre vie… nos relations,
relation avec les autres, relation avec nous-mêmes, avec notre
corps, relation avec Dieu lui-même. Il nous invite à la fois à
l’intériorité et à l’ouverture, mais pas n’importe comment. Il
nous dit d’abord qu’il ne faut pas entrer dans cette attitude si
facilement ancrée en nous qui est celle de se faire bien voir,
voire même de se faire remarquer…non, dit Jésus, cela ne sert à
rien parce qu’en fait la récompense est donnée par nous-mêmes.
C’est en fait un repli sur nous-mêmes, sur notre bien-être, notre
belle image. Il nous invite au contraire à nous ouvrir toujours…
nous ouvrir aux autres, nous ouvrir à lui le Seigneur, nous ouvrir
à nous-mêmes parce que si souvent nous nous cachons, nous ne
savons pas vraiment qui nous sommes. Et il va plus loin encore en
nous invitant à entrer dans une relation discrète, intime qui est
celle de l’accueil du Seigneur lui-même. Ton Père voit dans le
secret… non pas il te surveille pour te punir, non. Dieu sait
voir, il pose sur nous son regard, il nous offre son amour, sa
miséricorde. Il est présent au plus secret, au plus intime de
nous-mêmes. Ainsi nous pouvons accueillir en vérité Celui a donné
sa vie pour nous, Celui qui est mort et ressuscité et qui ne cesse
d’être présent, au plus secret. Alors tout ce qui fait notre vie
en est transformé, illuminé.
Recevoir le signe des Cendres c’est marquer notre désir profond
d’avancer sur ce chemin de confiance. Les Cendres, sont à la fois
le signe de quelque chose que l’on a brûlé, détruit, mais les
Cendres peuvent être aussi fertiles, on peut faire pousser sur les
cendres d’un volcan… et on peut aussi nettoyer, purifier, voire
blanchir… ce signe de mort peut être aussi un signe de vie, de
résurrection.
Avec ces Cendres, entrons sur le chemin du Carême… ne cherchons
pas un chemin pour se montrer ou être bien vu, mais entrons dans
la profondeur, le sens et suivons le Christ qui a donné sa vie…
nous entrerons alors dans l’intimité, la relation avec le Père.
Alors toute notre vie, nos relations, avec nous-mêmes, avec les
autres, avec Dieu en seront transformées.
Jésus continue de nous donner son enseignement… après avoir
entendu les Béatitudes, cette affirmation que nous sommes lumière
et sel, voici qu’il continue en nous donnant des exemples concrets
de la vie que nous sommes appelés à mettre en œuvre. Il prend
toujours le même plan : vous avez appris… et bien moi, je vous
dis. Il s’appuie donc sur la loi que l’on peut dire ancienne. Il
ne la supprime pas, il ne dit pas qu’elle ne vaut plus rien, il ne
la rejette pas mais il invite à entrer dans une autre logique. La
loi ancienne reposait sur les fameux 10 commandements ou plutôt
les 10 paroles. Dieu a donné 10 paroles et la loi a sa source dans
ce don de Dieu. Jésus va aller plus loin. Il va lui aussi donner
sa parole mais elle va beaucoup plus en profondeur, en essentiel.
Son commandement, ses paroles sont au nombre de deux mais les deux
ne font qu’une seule parole : aimer Dieu et aimer son prochain.
C’est le commandement, la loi de l’amour. Désormais il n’y a en a
pas d’autre. Alors il n’y a plus de limite. Qui peut dire :
oui j’ai vraiment aimé jusqu’au bout, parfaitement… Jésus le
Christ seul peut oser l’affirmer. Lui seul a donné toute sa vie
par amour, a vécu parfaitement, complètement cet amour. Alors ne
nous étonnons pas si ce que demande Jésus nous parait impossible :
moi je vous dis : tout homme qui se met en colère contre son frère
devra passer en jugement ; ou bien moi je vous dis : tout homme
qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère
avec elle dans son cœur ; ou bien moi je vous dis de ne pas jurer
du tout… La loi nouvelle apportée par le Christ Jésus est celle de
l’amour, sans limite. Elle est donc à vivre, à construire, à
inventer, à mettre en œuvre, chacun et ensemble.
Aujourd’hui nous sommes invités à nous ouvrir à une réalité
humaine essentielle qu’est celle de la santé. Au cœur du monde de
la santé, la loi nouvelle est à vivre… et personne n’en est exclu,
que nous soyons du côté des malades, des soignants, des visiteurs.
Chacun est invité à voir l’autre comme une personne unique, aimée
de Dieu. La dignité de l’homme est toujours une urgence. Notre
regard doit en être imprégné et il n’y a aucune limite. Nous avons
tous des exemples, des expériences où cette loi nouvelle est
vécue. Par exemple, un visiteur à domicile ou en hôpital qui
simplement prend le temps d’écouter, ou bien un soignant qui
respecte et prend soin avec douceur, ou bien une personne âgée qui
demande de prier pour sa voisine qui l’a empêché de dormir mais
qui sûrement elle, doit beaucoup souffrir…
Aujourd’hui, dans le monde de la santé, ou ailleurs, à chacun
d’entre nous, le Seigneur répète : Moi, je vous dis… je vous dis,
je vous invite à vivre la loi nouvelle, celle de l’amour.
On connait bien ces affirmations de Jésus : vous êtes le sel de
la terre, vous êtes la lumière du monde… et nous nous sommes
habitués aux formules. Elles sont devenues très souvent des lignes
morales que l’on pourrait traduire par : débrouillez-vous, faites
des efforts pour être sel ou lumière. Jésus ne dit pas cela
d’abord. Il dit : vous êtes, c’est donc au présent, on peut dire :
c’est vrai, c’est fait, c’est une réalité d’aujourd’hui. La phrase
nous touche donc au plus intime, au plus personnel. Lumière et sel
font partie de notre être profond. Et Jésus dit : vous êtes. Il
s’agit donc à la fois d’une dimension personnelle et aussi
communautaire… Tu es et nous sommes ensemble. Donc, de façon toute
personnelle et aussi ensemble, en communauté, nous sommes au plus
profond de nous-mêmes sel et lumière. C’est une assurance, c’est
notre dignité. Nous sommes sel c’est-à-dire que nous sommes dans
l’essentiel : le sel est essentiel à la vie, il donne du goût, il
conserve les aliments et même il est le signe de relations, voire
même d’alliance, de rencontre. Nous sommes lumière, c’est-à-dire
que nous éclairons, nous réchauffons, nous donnons signe, nous
donnons à voir, nous guidons. Mais ce que nous sommes ne vient pas
de nous. Ce n’est pas le résultat de nos efforts, de nos
capacités. C’est le don, le cadeau de Dieu. C’est lui le Christ
qui est la vraie lumière et qui la sèmes en nous. Dieu est la
lumière de Jérusalem, la ville sur la montagne. Et Dieu est la
lumière du chandelier à 7 branches, dans le Temple. Dieu est la
lumière et nous recevons et participons à ce rayonnement de
lumière. Dieu agit en nous et par nous.
Alors, alors seulement après cette reconnaissance, nous pouvons
vivre de ce sel et de cette lumière. Nous pouvons en rayonner,
nous pouvons donner goût à la vie. Nous pouvons partager et
rayonner de cette lumière qui a été semée en nous. Nous et les
autres aussi sont chargés de cette même mission. Nous pouvons
alors nous arrêter un peu, prendre un peu de distance et nommer
ceux et celles qui ont été ou qui sont pour nous lumière et sel.
Et, aussi quand sommes-nous nous-mêmes sel et lumière pour les
autres. Alors nous pourrons remonter à l’auteur, au Seigneur
lui-même et nous pourrons lui rendre gloire en voyant toutes ces
bonnes choses, ces bonnes œuvres comme Jésus lui-même nous y
invite. Il ne faut pas s’arrêter en chemin, et nous considérer
comme la source… mais il ne faut pas non plus passer par-dessus
nos personnes. C’est bien par nous, à travers nous, nos paroles,
nos actes que nous diffusons le sel et la lumière. Mais c’est le
Seigneur lui-même qui en est la source.
Notre monde, nos proches ont tant besoin de lumière et de sel…
Vous êtes, nous sommes sel et lumière pour le monde, pour notre
terre.
Nous sommes toujours en train de chercher à connaître et à
comprendre qui est Jésus. Qui est-il celui-là ? Qui est ce Jésus
et en conséquence pourquoi croire en lui pourquoi se réunir et
écouter sa Parole, pourquoi le prier ? Ces questions sont les
nôtres et elles sont bon signes. Elles montrent que croire c’est
toujours une recherche, une avancée, un chemin de foi. Aujourd’hui
encore, nous sommes invités à aller un peu plus loin, à recueillir
des signes, des lumières. C’est le prophète Isaïe d’abord
qui nous a parlé de quelqu’un qui a de la valeur aux yeux de Dieu,
et qui est comme une lumière pour toutes les nations. Et voici
Jean le Baptiste qui parle de lui comme quelqu’un de bien plus
grand que lui, et qui va recevoir la force de l’Esprit Saint, la
force de Dieu. Jean le Baptiste l’appelle l’Agneau de Dieu et
aussi le Fils de Dieu. C’est lui le Fils de Dieu. Autant de
petites touches, d’expressions qui nous aident aujourd’hui. Jésus
est le Fils bien aimé de Dieu, le Père. Il est tout rempli de
Dieu, de sa force ; il est envoyé du Père. Il vient faire sa
volonté, il vient réaliser son projet. Il vient pour chacun
d'entre nous. Et ainsi il vient nous faire participer à sa vie.
Nous pouvons nous aussi marcher à sa suite, et nous pouvons
entendre grâce à lui ces mêmes paroles. Nous sommes chacun, à la
suite de Jésus les enfants bien-aimés de Dieu, nous sommes des
lumières les uns pour les autres, nous sommes tout remplis de la
force de Dieu, de l’Esprit Saint. Nous sommes les fils et filles
de Dieu. Voici ce à quoi nous entraîne ce Jésus que nous
cherchons. Le baptême que nous avons reçu en est le signe.
Ô Père, je suis ton enfant
J'ai mille preuves que tu m'aimes
Je veux te louer par mon chant
Le chant de joie de mon baptême..
Ô Père, voici tes enfants
Formant une seule famille
Un même esprit les animant
La même foi, la même vie.
Nous aimons beaucoup ces mages ; ils sont très populaires…
tellement qu’ils ont pris plein d’attributs au long des siècles…
ils sont devenus des rois, ils sont trois ; ils ont pris des
couleurs ; ils ont pris les trois âges de la vie etc… L’Evangile
nous invite à revenir à l’essentiel. Voici donc des mages, donc
des personnes qui sont en recherche, des scientifiques qui ont
soif de connaître et de comprendre. Ce sont des chercheurs qui se
mettent en route. Nous connaissons tous des personnes qui, comme
eux, sont en recherche. Ils ou elles veulent connaître,
comprendre, avoir des réponses. Il y a au fond d’eux, au fond de
chacun cette soif, cette attente… on peut dire cette recherche
spirituelle. Elle est aussi semée en chacun de nous, comme une
petite graine que nous sommes chacun invités à faire pousser.
Les mages s’en vont
mais pas n’importe où, ni n’importe comment. Il y a une étoile qui
les guide, qui leur montre le chemin. Voici qu’une aide
extérieure, précieuse, leur est donnée. Pour chacun d’entre nous,
nous croyons que le Seigneur nous donne une ou des étoiles sur
notre chemin. Ce sont des personnes, des paroles, des gestes, des
témoignages… et nous-mêmes nous pouvons être des étoiles pour les
autres. Nous sommes des lumières pour nos frères, comme nous
l’entendrons dans la bénédiction finale.
Mais leur chemin est détourné… voici qu’un roi vient
s’interposer. Sous des aspects très polis et bienveillants, Hérode
se renseigne et prépare une action pour qu’il garde bien son
pouvoir. Il est jaloux et il ne veut pas accueillir cet enfant
attendu. Sur nos routes aussi, il y a si souvent des obstacles.
Nous avons toujours besoin de discerner, de voir clair pour ne pas
être détourné de notre recherche. Nous avons besoin de vivre la
prudence. La recherche de la lumière va toujours avec la prudence.
Et puis enfin l’étoile s’arrête. Les mages peuvent entrer dans la
maison, ils voient Celui qu’ils cherchaient et ils entrent, nous
dit l’Evangile, dans une très grande joie. Trouver la lumière, le
sens de notre vie apporte tellement de joie. Les mages entrent
dans la reconnaissance. Le mot reconnaissance est si fort. Il
s’agit de reconnaître en cet enfant le Fils de Dieu, Dieu lui-même
qui est venu parmi nous et qui s’est fait l’un d’entre nous. Et il
s’agit d’en être reconnaissant, d’entrer dans un immense merci,
une action de grâce. Ils offrent ces signes, ces symboles qui
disent que cet enfant est Roi, est Sauveur et qu’il va donner sa
vie. C’est ainsi toute notre vie qui peut devenir reconnaissance.
Le Christ Sauveur est présent, notre vie est une vie dans la
lumière et la joie. La dernière petite phrase est tout un
programme : ils rentrent chez eux par un autre chemin… Les mages
vont bien revenir dans leur quotidien mais le chemin est
radicalement changé, modifié. La vie n’est plus la même… le chemin
se continue, autrement.
Suivons les mages : puissions-nous rejoindre Celui que les mages,
conduits par l’étoile, ont cherché et trouvé avec grande joie.
Avec Noël, c’est toujours frappant de voir l’accumulation des
messages de paix, de joie, de bonheur… de lumière dans la nuit…on
met en avant les attitudes d’ouverture aux autres, de la place des
plus pauvres, on est touché par les situations de solitude ou
d’abandon. Les fêtes de fin d’année sont de plus en plus marquées
par ces valeurs. On ne peut que s’en réjouir, on ne peut que se
mettre en harmonie avec tous ces souhaits et ces actes. Mais ici,
dans cette célébration, il nous faut aussi aller à la source.
Pourquoi être bon, ouvert, attentif aux plus pauvres ? Simplement
parce que le ciel est tombé sur la terre et ça change tout. Avec
la venue de Dieu au milieu de nous, c’est un monde nouveau qui est
commencé. Il n’y a plus d’un côté un Dieu dans son ciel en train
de s’ennuyer, bien loin de toutes les préoccupations des hommes et
d’un autre côté justement une humanité en prise avec tant de
difficultés et d’épreuves. Non, désormais tout est changé. Saint
Augustin a cette très belle phrase : « Dieu, son Fils unique, il
en a fait un fils d’homme, et en retour, il transforme des fils
d’homme en fils de Dieu. » Désormais il n’y a plus de mur
infranchissable. Il y a Dieu qui est venu chez nous. En Jésus Dieu
vient chez nous… il vient partager tout ce qui fait notre vie,
avec nos joies, et nos drames… il vient partager nos inquiétudes,
nos peurs, nos épreuves… il est même venu partager la mort, notre
mort. Il vient aujourd’hui dans notre monde, tel qu’il est ; dans
notre vie, telle qu’elle est… et sa présence vient l’éclairer
d’une façon nouvelle. Alors oui nous pouvons, comme lui, vraiment
aimer, nous sommes chargés d’apporter la paix, l’espérance, la
tendresse… l’attention aux autres, et aux plus pauvres en
particulier. C’est ainsi que nous participons à la vie de Dieu.
Aujourd’hui Dieu vient chez nous. Il vient dans notre nuit… Il
est l’amour infini qui vient briller dans notre vie. Douce nuit…
Nous continuons de suivre Jean le Baptiste et il nous emmène plus
loin encore. Ici il est présenté comme celui qui veut se
renseigner, savoir si Jésus le Christ est bien celui qui est
attendu… et à quoi cela va se voir. Alors Jésus parle de Jean
Baptiste et il le présente comme un véritable, un grand prophète.
Il est même le plus grand. Jésus insiste pour dire combien Jean
Baptiste par toute sa vie est vraiment quelqu’un qui parle au nom
de Dieu et sa vie est en harmonie avec ce qu’il annonce… pas de
tromperie, pas de mensonge en lui. Mais Jésus va plus loin. Il se
présente lui-même comme Celui qui vient inaugurer, commencer un
monde nouveau. Avec lui, le Royaume des cieux est inauguré. Alors
les mots de paix, de joie, de vie, de guérison, de pureté, et même
de résurrection ne sont plus des mots, mais deviennent des
réalités concrètes et visibles. Avec Lui, la Bonne Nouvelle est
donnée, annoncée et elle fait des merveilles. Jean Baptiste reste
bien le grand prophète mais il est le plus petit dans ce monde
nouveau. Avec la venue de Jésus le Christ, le monde nouveau est
commencé et il est grand.
C’est ce que nous nous préparons à fêter. Et nous en avons tant
besoin. Notre monde est marqué par la peur et l’inquiétude… que
sera demain ? Les souffrances, les peurs et les blessures sont si
nombreuses. Nous n’arrivons pas toujours à voir, à deviner ce
monde nouveau, inauguré par Jésus. Est-il bien réel dans notre
monde, dans le cœur de nos proches, et en nous-mêmes ? Devons-nous
en attendre un autre ? C’est bien souvent aussi notre question ?
Nous savons bien qu’il ne faut surtout pas répondre par des
formules toutes faites et tellement généreuses qu’elles peuvent
vitre devenir naïves et irrecevables. D’ailleurs ce Royaume, Jésus
l’a plutôt comparé à une graine qui pousse, un peu de levain qui
fait monter la pâte…mais à une manifestation spectaculaire,
renversante. Les signes du Royaume sont discrets, à la manière de
Dieu. Et le Royaume sera toujours au-delà… il ne pourra jamais se
confondre totalement avec un évènement ou un autre. Ce Royaume est
à l’œuvre dans le cœur de chacun… lorsque la solidarité se met en
route, lorsque la joie se partage, lorsque l’attention,
l’ouverture à l’autre se fait très concrète… A chacun de dresser
la liste longue de ces signes. Ils sont nombreux. Oui, nous
croyons que ce monde nouveau est commencé. Il se continue
aujourd’hui. Ce Royaume, ce règne c’est Jésus lui-même qui vient
combler le cœur de l’homme, qui vient changer nos
aveuglements, qui vient nous relever et nous faire avancer malgré
nos enfermements et qui plus encore nous fait participer à sa vie,
de plénitude. Accueillir le Christ à Noël et dès aujourd’hui,
c’est accueillir et reconnaître ces signes de sa présence et c’est
se lever pour participer à la vie de Dieu en plénitude.
Nous avançons sur ce chemin qui nous prépare à Noël et la
liturgie nous aide dans cette avancée. Nous suivons plusieurs
personnages et aujourd’hui c’est Jean- Baptiste qui nous emmène.
Il est bien le personnage de l’Avent. Il est celui qui prépare,
celui qui montre quelqu’un d’autre, celui qui invite, qui pousse à
prendre les choses au sérieux. J’ai me les représentations de Jean
Baptiste où on le voit en train de montrer avec sa main. Ce n’est
pas lui qui est important, c’est Celui qui va venir, celui qui est
plus grand que lui. Il n’est pas digne de faire le travail
d’esclave devant lui c’est-à-dire de lui défaire ses sandales.
Celui qui vient est grand, très grand. C’est Dieu lui-même qui va
se faire proche, qui s’est approché. Il va être tellement proche
de l’humanité qu’il va devenir l’un d’entre nous. Il va être si
proche qu’il va commencer un monde nouveau. Dieu sera tellement
présent qu’il va ouvrir un temps nouveau. Désormais un monde de
paix, rempli de la présence de Dieu, où personne n’est exclu est
commencé. Chacun est l’enfant bien-aimé de Dieu. Jésus va donner
sa vie pour nous. Par sa mort et sa résurrection il fait entrer
chacun dans cette nouveauté. C’est ce qui est signifié dans le
baptême que nous avons reçu. Ici Jean-Baptiste nous prépare à le
recevoir en vérité. Un baptême pas seulement un signe de
purification mais un baptême dans l’Esprit Saint et le feu. Un
baptême qui vient nous donner une dignité nouvelle, celle des
enfants de Dieu, celle de ceux et celles qui peuvent entrer
dans ce monde nouveau. Voici ce qui nous est donné. Mais encore
faut-il le recevoir, encore faut-il accepter d’aller dans la
nouveauté… Si facilement, nous restons dans le vieux monde, nous
nous égarons, nos fruits sont mauvais ou inutiles. C’est pourquoi
Jean- Baptiste insiste tellement sur le «
convertissez-vous » c’est-à-dire, changez de direction. Ne
restez pas dans vos erreurs. Choisissez de produire de vrais et de
bons fruits. Des fruits d’ouverture, d’accueil, de paix … des
fruits de service des autres, de joie, de confiance. Des
fruits d’espérance. Dieu s’est fait proche en Jésus, alors
accueillons-le en vérité. Notre monde en sera transformé. « Convertissez-vous,
car le Royaume des Cieux est tout proche. »
Il y a beaucoup d’images, plutôt terrifiantes, dans toutes les
lectures aujourd’hui. Des images qui disent la fin d’un monde, une
destruction et surtout dans cet évangile, un quotidien qui est
bouleversé. Par exemple, on mange, on boit, on se marie, on
travaille au champ ou au moulin… et tout semble remis en cause,
bouleversé…
C’est bien ce que nous vivons également… quel est notre
quotidien, quelle liste pourrions-nous établir ? Nous pourrions
aussi dire que ce quotidien est souvent perturbé, bouleversé… nous
sommes inquiets devant l’avenir, devant la destruction de la
création, devant les prix des énergies… chacun peut continuer.
Notre quotidien est marqué aussi par l’inquiétude et le
bouleversement…
Mais ici, que dit Jésus… ici, il parle d’un bouleversement qui
est une venue… la venue de quelqu’un, le Fils de l’homme… le verbe
venir est répété pas loin de cinq fois. Et cette venue vient
bouleverser, changer… mais ce Fils de l’homme ne vient pas pour
faire peur ; non. Il vient pour apporter la lumière : on a entendu
: la nuit est bientôt finie, le jour est tout proche… ou bien
Isaïe disait la paix : les hommes n’apprendront plus la guerre.
Nous croyons que Jésus est cet Envoyé, ce Fils de l’homme. Il est
venu au milieu de nous et il revient. Nous nous préparons à
l’accueillir. Il vient dans notre quotidien… il vient apporter la
lumière et la paix et il vient un peu bouleverser, changer notre
vie. Il nous faut l’accueillir, il nous faut nous préparer pour
cela. Alors Jésus dit et répète : veillez… il ne s’agit pas
d’entrer dans une tension telle que la vie n’est plus que
tristesse et angoisse… non, il s’agit d’être disponible, d’ouvrir
son cœur et sa vie pour que Jésus, le Fils de l’homme puisse
vraiment habiter ce qui fait notre vie, notre quotidien. Il vient.
Veillez…